Dans le Moyen-Ouest de la région de Vakinankaratra à Madagascar, les exploitations agricoles ont des besoins croissants en fertilisants et en fourrages, et dans le même temps de sérieuses difficultés économiques d’accès aux engrais minéraux et aux aliments de bétail. Cette étude a montré comment l’intégration agriculture-élevage (IAE) a permis de pallier en partie la difficulté d’accès aux intrants agricoles industriels et de contribuer à l’intensification agricole. Des enquêtes auprès de 20 exploitations agricoles ont été menées. A l’aide d’analyses en composantes principales et d’une classification sur la base de treize variables, trois structurelles (superficie cultivée, nombre de bovins, nombre de mains-d’oeuvre familiales) et dix fonctionnelles (production de fumure organique, achat de fumure organique, achat de fertilisants minéraux, épandage de fumure organique, rendement en riz pluvial, rendement en maïs, disponibilité de résidus de cultures, valorisation de résidus de cultures, complémentation de l’alimentation des bovins, durée de pâturage), cinq types d’exploitations ont été caractérisés : un type de petites exploitations avec un niveau d’IAE fort, deux types d’exploitations de taille moyenne avec un niveau d’IAE moyen et faible, et deux types de grandes exploitations avec un niveau d’IAE moyen et faible. La complémentation de l’alimentation des bovins, le nombre de bovins et la durée de pâturage ont le mieux discriminé les exploitations. Les besoins alimentaires énergétiques et protéiques des bovins étaient couverts à l’échelle de l’année pour toutes les exploitations. Les exportations d’azote par les cultures étaient compensées par les apports dans les exploitations au plus fort niveau d’IAE. En conclusion, dans ce contexte d’accès très limité aux intrants industriels, les producteurs se sont tournés vers des stratégies d’IAE, d’une part, pour allouer la fumure organique produite sur les cultures exigeantes (riz et maïs) et, d’autre part, pour couvrir les besoins alimentaires des animaux.