> Thérèse PEREZ-ROUX Université Paul-Valéry-Montpellier 3, LIRDEF Faisons un premier constat : le terme transition n'est pas un néologisme. La transitio latine suggère d'emblée par son verbe d'action transire qu'il s'agit d'un déplacement, au sens de passer à travers un espace, mais surtout de le dépasser. Mais on trouve aussi dans son usage latin, quoique plus rarement parmi d'autres sens, une idée du temps qui passe, qui s'écoule comme un leuve et qui disparaît (Gafiot, 1934). L'acception retenue bien plus tardivement à partir du XIX e siècle donne à penser la transition comme un intermédiaire entre deux états, deux situations, un entre-deux plus ou moins confortable. Plutôt utilisée dans un sens commun en locutions telles que « en transition », « de transition », elle renvoie à des situations en attente. On voit donc dans le fondement même du concept, les dimensions d'espace et de temps, qui apparaissent inextricablement imbriquées.Après avoir clariié l'usage de ce concept en l'abordant dans une dimension multidimensionnelle, nous nous centrerons sur la transition vécue à l'échelle des individus, en montrant ses incidences au plan identitaire. Enin nous ouvrirons la rélexion sur ses relations avec l'apprentissage et la formation.