Cette islamophobie ambiante et son lot de violences symboliques, sociales, économiques, physiques…a un impact psychologique sur les individus, sur leur comportement, qui est peu pris en compte et étudié.Il faut rappeler que l'islamophobie repose sur un permis de discriminer, un permis de détester, rendu possible par l'euphémisation d'un racisme qu'on légitime ainsi qu'une manipulation des valeurs républicaines. Le dévoiement de la laïcité en est l'exemple criant. Pour justifier politiquement leur racisme, certains n'hésitent pas à instrumentaliser la laïcité dans une volonté d'exclusion et de rejet.L'institutionnalisation de l'état d'urgence, qui entre désormais dans le droit commun, est un signal alarmant envoyé à toutes les associations de défense des droits humains et tous ceux auxquels l'état de droit est cher. Les perquisitions, assignations à résidence, renommés dans la loi SILT pour en édulcorer la réalité et les effets, participent d'une politique de suspicion généralisée.6 2017 en dates L'année 2017 a été marquée par une stabilisation des actes d'islamophobie. Le travail du CCIF a permis, en partie, un recul discret des discriminations islamophobes et des dégradations de lieux de cultes musulmans. Néanmoins, cette année encore, il y a eu de nombreuses atteintes aux libertés des citoyennes et citoyens de confession musulmane. L'islamophobie est, pour cette raison, combattue jusque dans les tribunaux par le CCIF. Le racisme antimusulman est exprimé, mais aussi dénoncé, dans tous les champs de la société : professionnel, politique, scolaire, ou encore littéraire.En Gironde, M. B. se voit refuser un emploi dans le domaine de l'optique, sauf s'il accepte de se raser la barbe comme condition préalable.Le 16 février, le restaurateur du Cénacle, situé à Tremblay-en-France, est jugé pour avoir refoulé violemment de son restaurant deux clientes de confession musulmane et revêtues d'un foulard, en raison de leur islamité, en vociférant que "les musulmans sont tous des terroristes, des gens comme vous, j'en veux pas chez moi". La 16ème chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance de Bobigny a reconnu le délit de « discrimination dans la fourniture d'un service en raison de l'appartenance à une religion dans un lieu accueillant du public ». Elle a condamné le restaurateur au paiement de 5000 euros d'amende dont 2000 euros avec sursis, 1000 euros de dommages et intérêts pour la plaignante, 1000 euros au titre des frais d'avocat, et à l'affichage pendant deux mois de la décision de justice à l'entrée du restaurant « le Cénacle », 1 euro symbolique pour le CCIF et 1000 euros au titre des frais d'avocat.
FévrierDans l'affaire belge Achbita, la CJUE a statué que le règlement intérieur d'une entreprise ne constitue pas une discrimination directe dans la mesure où l'interdiction s'étend à tous les signes de visibilité religieuses, politiques et philosophiques. La règle doit être imposée d'une manière cohérente et générale, poursuivant un objectif justifié et proportionné.
MarsLe 19 mars 2017, la Cour de Justice de...