La Lucanie et l’Apulie offrent un fascinant laboratoire pour l’étude des phénomènes urbains indigènes d’époque hellénistique. On y observe l’émergence d’agglomérations aux formes complexes, qui constituent le cœur de communautés civiques hiérarchiquement et institutionnellement bien structurées. La fortification y joue un rôle essentiel : marqueur dans le paysage, ouvrage communautaire par excellence, elle participe à la définition de ces habitats agglomérés. À travers deux grands dossiers, on s’attellera à définir la valeur sociétale de ces enceintes afin de saisir dans quelles mesures celles‑ci reflètent – et même contribuent à définir – un tissu bâti et social intrinsèquement liés. Ainsi, on cherchera à comprendre à travers la distribution des nécropoles la portée exacte d’une fortification dans la délimitation de l’espace urbain. En outre, on portera notre attention sur l’« acropole » et ceux qui l’habitent afin de percevoir les logiques de division internes propres à ces communautés. On cherchera à mettre en évidence les pratiques de l’élite et leur utilisation de l’espace urbain comme instrument d’affirmation de leur prestige au sein de leurs communautés respectives.