Résumé Après des débuts consacrés aux capacités des langues africaines à traduire la modernité, la recherche sur la traduction en Afrique noire s’est orientée vers l’ethnographie juridique qui s’intéresse aux systèmes ontologiques, aux textes juridiques au sein desquels se cristallisent une multiplicité de sources de droit, principalement le droit coutumier, le droit civiliste et le common law . Ces systèmes juridiques se superposent, s’enchevêtrent, donnant à voir un désordre juridique. Les Etats africains postcoloniaux sont durement confrontés, outre le monologisme juridique qui les caractérise, à l’interjuridicité, zone interférentielle où transparaissent les jurisignes (les emprunts et les calques juridiques). L’interjuridicité met au jour les problèmes de la traduction juridique en Afrique noire qui peuvent être résolus au travers de démarches heuristiques diverses.