Croyance subjective en des origines communes dans de nombreuses parties du monde, l’ethnicité suscite souvent chez ceux qui s’en réclament comme chez ceux qui la rejettent l’idée d’une totalité d’être. Avec les migrations, comment est-ce que cette croyance se perpétue à travers le temps et les espaces ? Cet article traite de cette question à travers l’exemple d’associations de migrants Sereer à Dakar et en Île-de-France rencontrées entre 2012 et 2014. L’observation montre que les associations de migrants, en quête d’intégration sociale dans leurs nouvelles zones d’installation, mobilisent la même ethnicité, mais en s’arrangeant avec les exigences de leur cadre national et les propriétés sociales des membres associatifs, pour valoriser des éléments de l’ethnicité en cohérence avec l’objectif d’intégration sociale. Rendue saillante ou voilée, l’ethnicité se révèle une dimension parmi d’autres de l’expérience sociale, dépendante d’elle et la transformant en même temps.