“…Il est d'ailleurs significatif de noter que la première enquête parlementaire consacrée à la situation économique de la Sicile, qui débute en septembre 1875 14 , est une conséquence directe du tournant électoral de 1874. Cette littérature qui se veut scientifique, mais où se côtoient en réalité le meilleur comme le pire des analyses, la subtilité intellectuelle et les préjugés les plus éculés, va donner naissance au sicilianisme 15 , une notion compliquée et difficile à définir et même à traduire en français 16 , dont nous nous bornerons ici à souligner les deux aspects principaux. D'une part, la responsabilité de la misère du peuple sicilien vient de l'extérieur et il s'agirait là d'une réalité pluriséculaire car l'histoire de la Sicile et de ses habitants serait toujours dépendante de celle écrite ailleurs par les différents conquérants, dont les Italiens, et, en l'espèce, les Piémontais, seraient les derniers en date.…”