Le débat sur les offices entre la Première et la Seconde Guerre mondiale a sans doute alors constitué l'un des plus importants points de la discussion administrative et économique française. Les institutions, les acteurs, les luttes partisanes et théoriques sont autant d'éléments qui ont précisément ancré une partie des débats sur la réforme administrative dans la réalité historique. Certes, d'autres domaines (la déconcentration et la décentralisation, la rationalisation financière, les réformes internes à certains ministères, la simplification administrative 1 ) pourraient aussi faire l'objet d'une analyse précise durant cette période, mais les offices cristallisent en eux suffisamment de phénomènes pour mériter l'attention. Le terme d'« office » en lui-même est encore assez flou aux yeux du juriste d'aujourd'hui. « Terme sans signification juridique spécifique appliqué à la dénomination de certains établissements publics, plus spécialement à divers établissements publics à caractère industriel et commercial » est la définition donnée dans le Vocabulaire juridique 2 . Mais le fait marque les contemporains, tel le député Jacquier qui, dès 1932, souligne cette confusion dans un rapport pour la commission des finances : « L'office autonome n'a été défini par aucun texte législatif. Des établissements portant le nom d'office ne présentent aucune des formes d'indépendance qui caractérisent ceux que nous examinons. Au contraire, des organismes portant les noms les plus divers, "instituts, expositions, réunions", rentrent dans cette catégorie, car ils possèdent l'autonomie financière et