Depuis 1992, le discours pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement s’est traduit par une multiplication des instruments et dispositifs de politiques publiques visant à orienter le changement des pratiques des agriculteurs. Le portefeuille de dispositifs agri-environnementaux (DAE) facultatifs s’est étoffé. Mais à La Réunion, l’« équipement » des possibilités de choix réalisé par les institutions agricoles pour opérationnaliser ces DAE limite les marges de manoeuvre des agriculteurs et aboutit à un paradoxe : aux prises avec les exigences de rentabilité, les services publics agricoles continuent de cibler des agriculteurs professionnels et marginalisent encore davantage les agriculteurs informels, situés en dehors des réseaux administratifs, pourtant source potentielle de pollution plus grande que ces premiers, et essentiels pour la ruralité réunionnaise.Since 1992, the official government line in favour of more environmentally friendly agriculture has resulted in an increase in the number of public policy instruments and measures aimed at getting farmers to change their practices. The portfolio of optional agro-environmental measures has grown considerably. But in Réunion, the options made available by agricultural institutions for operationalizing these agro-environmental measures are limiting farmers’ range of action and creating a paradox : in trying to meet profitability goals, public agricultural agencies continue to target large-scale professional farmers, further marginalizing small-scale informal operators who are not part of regular administrative networks, even though they are a potential source of even greater pollution than the large-scale operators, as well as constituting an essential part of the fabric of Réunion rural life