Improbables mais fécondes : les rencontres entre scientifiques critiques et syndicalistes dans les « années 1968 »

Abstract

Ce qu’il est convenu d’appeler le « consensus fordiste » désigne un régime économique reposant notamment sur une forte croissance, obtenue au moyen de « la science », générant des gains de productivité qui étaient largement partagés avec les travailleurs. Comme le présentent d’autres articles dans ce numéro cet arrangement institutionnel a joui d’une forte légitimité, engendrant ainsi une grande stabilité. Les années 1968 sont en France et dans d’autres pays industrialisés le moment d’une remise en cause qui à certains égards pouvait être jugée salutaire. Les formes concrètes prises par les mouvements sociaux ont conduit des populations habituellement séparées à se rencontrer et à échanger. Renaud Bécot et Céline Pessis examinent le cas des scientifiques critiques et des syndicalistes et exposent l’existence de différents lieux de rencontre, de la santé au travail aux alternatives rurales.

For science, by science

“…These books and their success indicate changing attitudes toward science and technology. Indeed, the groups that were most involved in denouncing pesticides in the 1970s mostly fought against techno-scientific progress in general, and its grip on farming practices (Bécot and Pessis, 2014). In contrast, the organizations that have been working on pesticides since the 1990s often express their faith in science's ability to provide objective risk assessments, as long as it is purged of the biases created by COIs between institutions and researchers on one side, and industry firms on the other.…”