Dans notre monde globalisé, l’aire de jeux des acteurs n’est plus circonscrite à la structure, mais elle est, désormais, élargie au territoire. Cet effacement des frontières organisationnelles tend à favoriser le développement d’une logique partenariale, y compris en matière de gestion des ressources humaines (GRH) au regard des bouleversements de l’environnement socio-économique. C’est dans ce contexte actuel qu’une nouvelle forme émergente de GRH apparaît, se situant dans une démarche de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) étendue qui ne se restreint plus uniquement à certains aspects sociaux.
L’objectif de cet article est d’étudier une approche alternative de la GRH qui se veut plus sociétale. Nous nous attachons à répondre à la problématique suivante : comment instaurer une GRH sociétale en PME ? Utilisant l’approche contextualiste de Pichault et Nizet (2013), nous soulignons l’importance pour le dirigeant de mobiliser des acteurs tant internes qu’externes pour atteindre cet objectif. À partir du cas d’une PME française du secteur de l’économie solidaire, nous explorons, grâce à des récits de vie, des entretiens semi-directifs, des observations participantes et non participantes, ainsi que des analyses documentaires, le processus de construction de cette nouvelle forme de GRH.
Nos résultats mettent en lumière trois étapes-clés : 1- l’émergence de cette GRH autour de la création d’un pacte social; 2- son évolution source d’adhésion et de frustration; et, enfin, 3-la diffusion de cette GRH alternative auprès des partenaires externes.