Cet article s’attache à comprendre ce que la circulation des images révèle de la structuration de la mobilisation anti-genre sur Twitter, dans le contexte du débat sur la « théorie du genre ». Considérant que la constitution de subjectivités politiques procède d’une praxis sémiotique, et que celle-ci est dépendante des dispositifs techno-éditoriaux qui l’accueillent, nous adoptons une démarche articulant « techno-sémiotique », « socio-sémiotique » et « sémio-pragmatique » pour étudier la manière par laquelle Twitter autorise la constitution de communautés politiques et émotionnelles et les pratiques qui actualisent ces potentialités. Pour ce faire, nous nous sommes notamment appuyées sur des développements informatiques qui nous ont tout à la fois permis d’éprouver le fonctionnement du système d’information de Twitter et la singularité d’une démarche sémiotique, à travers l’explicitation des gestes sur lesquels elle repose. La circulation des images et ses effets sur la mobilisation anti-genre sont appréhendés à l’échelle d’un corpus de 107 209 tweets , comportant 15 734 images, collectés entre le 5 octobre 2014 et le 17 juillet 2017.