“…Si l'on renverse le point de vue, et que l'on examine les effets des transformations de l'État sur les politiques migratoires, le premier constat qui s'impose est sans nul doute celui d'un durcissement des politiques migratoires et d'asile, qui prend la forme principale d'une sécuritisation. Ce processus, déjà bien documenté dans la littérature (Menjívar, 2014b ;Neal, 2009 ;Bourbeau, 2011 ;Bigo, 2002 ;Mercenier et al, 2018 ;Lendaro, Rodier et Vertongen, 2019), se donne à voir à travers d'autres dimensions dans ce dossier, notamment parce que ce dernier permet d'analyser conjointement les évolutions dans différents domaines de politiques. Ce processus de durcissement est toujours ambivalent, car ces tendances répressives sont en partie contrebalancées par des avancées, négociées avec les associations responsables de ces questions, et enserrées dans des systèmes de contraintes liées à la nécessité pour les pays occidentaux de respecter dans une certaine mesure l'État de droit, les conventions internationales et les normes en matière de droit de l'homme (selon la thèse du « Paradoxe libéral » de James Hollified, 1992).…”