La gestion commune au sein des couples : une question de mariage ou pas ?

Abstract

Dans plusieurs pays, on observe que les couples mariés tendent à gérer ensemble leur argent alors que les couples en union libre sont plus enclins à le gérer séparément. L’objectif de cet article est de déterminer si ces différences sont aussi présentes au Québec où les unions libres sont largement répandues et d’identifier d’autres variables que l’état matrimonial pour expliquer ces différences. L’étude s’appuie sur une enquête québécoise inédite (n = 3246) réalisée en 2015 par Belleau et collab. (2017) et portant sur les arrangements économiques des couples et les enjeux juridiques qui s’y rattachent. Les résultats de deux analyses de régression logistique confirment l’existence d’un modèle explicatif permettant de mieux comprendre la mise en commun des revenus qui tient compte de variables telles que : la durée de la vie commune, la présence d’enfant commun, le fait d’être copropriétaire et les connaissances juridiques. Les auteures soulignent qu’il est impératif que les lois privées, sociales et fiscales soient adaptées aux situations réelles des couples du Québec, peu importe qu’ils soient mariés ou non.

Pooling of Wealth in Marriage: The Role of Premarital Cohabitation

“…Commitment, in turn, justifies pooling of resources with the aim of minimizing transaction costs (Treas, 1993 ), leading to a more efficient relationship. Conversely, lower commitment and the uncertainty about the outcome of cohabitation would make resource pooling riskier among cohabiters, and separation of resources more efficient (Belleau et al, 2017 ; Treas, 1993 ). However, those cohabiters who are committed, e.g.…”

“…Unmarried partners are not legally responsible for one another, and their economic resources are not protected in the eventuality of union dissolution (Wilmoth & Koso, 2002 ). For this reason, cohabiting partners would be less inclined to pool their resources and poll their wealth than married spouses, even though many may be ignorant of the legal rules that apply to unmarried couples in the eventuality of break-up (Belleau et al, 2017 ). For instance, in Italy, and many other European countries, cohabiting partners have no rights to alimony payments after union break-up; in a handful of countries they have some rights, though fewer than married partners, and only in Slovenia cohabiters have the same rights than married spouses (Miho & Thévenon, 2020 ).…”