Cet article a pour projet de contribuer à la problématique de la durabilité dans un contexte constamment en évolution, où métiers et missions sont en transformation. Transverse à l’ensemble des organisations et à la plupart des métiers, cette question est traitée ici dans un cas exemplaire, celui de l’enseignant-chercheur manager de l’université publique. Ce dernier est en effet en lien direct avec les usagers, les collègues administratifs, enseignants et/ou chercheurs pour l’élaboration et la mise en œuvre de réformes incessantes ; il exerce un métier protéiforme, traversé par des légitimités multiples, et dont les missions sont, y compris, heurtées par des injonctions issues d’autres organisations. L’approche est réflexive, qualitative et longitudinale, elle concerne deux études de cas analysés en profondeur sur une période de trois ans. Les résultats puis la discussion montrent la (co)construction concrète des activités mais aussi le sens qu’elles portent et contribuent à générer. Leur analyse, à l’aune de la diversité des légitimités portées dans le temps, suggère des pistes d’action pour le gestionnaire des ressources humaines. Les implications d’une telle recherche sont théoriques : comprendre la longévité, la durabilité, dans un contexte changeant. Elles sont également pratiques : cette analyse permet de proposer des actions au manager public, notamment en termes de GRH.