Résumé L’encyclique sociale Rerum novarum relie étroitement la question de la pauvreté et de la misère à celle de la propriété, et ce en se réclamant de Thomas d’Aquin. Mais à y regarder de près, le raisonnement développé en faveur de la propriété s’éloigne du penseur scolastique, puisqu’il entretient plutôt des affinités avec la tradition libérale représentée par J. Locke : le premier rattache la propriété au bien commun, tandis que le second la fonde sur les droits de l’individu. La relecture de l’encyclique sous l’éclairage de ses sources permet d’affiner les notions en question, tout en enrichissant le débat actuel autour de la propriété privée et de la propriété sociale.