Cinquante ans après son instauration en tant que discipline scolaire, les arts plastiques (AP) sont toujours l’objet de remises en cause récurrentes, notamment par certains partisans de l’apprentissage du « dessin » dans une acception de savoirs strictement techniques. Dans une perspective historico culturelle (Vygotski, 1930/1985), l’objet de cet article est, d’une part, de revenir sur l’origine de ce vieil antagonisme, survivance d’une querelle entre « anciens » et « modernes » et, d’autre part, de réaffirmer les fondements d’une didactique des AP qui ne renie en rien le dessin. D’où viennent de telles remises en question réactivées à intervalles réguliers ? Les programmes d’enseignement actuels sont porteurs de mémoire : quels infléchissements, ruptures et continuités peuvent être identifiés ? Pour quels effets sur les normes et les cadres du travail des professionnels de l’éducation ? La première partie de cet article propose une approche des prescriptions permettant de mettre au jour certains liens de filiation et des nœuds de tension. La deuxième partie revient sur les fondements d’une didactique des AP, telle qu’enseignée aujourd’hui en France, qui continue d’interroger la fonction et la place du dessin.