L’article explore la question de la transmission du savoir concernant la crise climatique dans l’enseignement supérieur. Il questionne la prise en compte des affects d’anxiété qui entourent la réception de ce savoir et ses effets sur la relation d’enseignement à partir d’un cadre théorique clinique qui prend pour objet les processus psychiques et sociaux des situations sociales. À partir d’une recherche-action portant sur des ateliers de travaux dirigés basés sur le dispositif de la fresque du climat conduite par des intervenants-chercheurs psychosociologues, on relève les effets d’une relation d’enseignement dans ses dimensions pédagogique et éducative fondée sur la centralité du savoir et la difficulté des animateurs à accueillir les affects « négatifs » (tristesse, désarroi, anxiété…) dans le temps de discussion qui suit la réalisation de la fresque après la transmission d’un « savoir du désastre ». L’analyse montre des processus de défense en miroir entre étudiants et animateurs et le besoin de développer des structures de contenance au niveau institutionnel dans le but d’adapter l’enseignement à la transmission du « savoir du désastre ».