“…'ordre du jour dès le début des années 1990, suivi bientôt par le projet de gazoduc européen Nabucco qui échouera ou par l'actuel gazoduc transanatolien (TANAP), inauguré en 2018. Plaçant la Turquie au centre d'un nouveau grand jeu énergétique, ces tentatives de contournement de la Russie n'ont pas influencé négativement le développement de la coopération énergétique entre Ankara et Moscou, favorisant plutôt la mise sur pied de nouveaux projets d'évacuation conjoints, comme le Blue Stream, le Blue Stream 2, le South Stream, Nabucco, ou encore le Turkish Stream (ou TurkStream).Cette coopération, tout en répondant aux besoins énergétiques de la Turquie, l'a vue devenir un pays-clef dans l'acheminement des ressources énergétiques de la région, pour tout dire, un acteur qui peut prétendre être une sorte de pont énergétique ou de pôle énergétique entre les producteurs et les consommateurs sur les lignes nord-sud et est-ouest66 . Pour sa part, la Russie a bien accueilli cette ambition turque, au moment où ses relations avec l'Ukraine se détérioraient, rendant de plus en plus problématique On sait que la concurrence des deux projets leur sera fatale69 , la Russie s'employant à réduire les possibilités d'approvisionnement de Nabucco et l'UE faisant pression sur les pays européens engagés dans le South Stream, voire menaçant de dresser des obstacles juridiques au projet russe, en l'estimant incompatible avec le droit européen de la concurrence70 .…”