Plusieurs travaux ont été consacrés à ce jour à puis (Chevalier et Molho, 1986; Hansen, 1998; Reyle, 1998; Bras, Le Draoulec et Vieu, 2001). En revanche, à l'exception de quelques études ciblées (Laurendeau, 1982 et 1983; Laks, 1983), pis a généralement été tenu pour une variante dans la prononciation de puis et a rarement été examiné pour lui-même. L'objectif du présent article, consacré à pis dans son usage en français québécois, est double. Il s'agit:– de dégager les spécificités sémantiques du marqueur lorsqu'il est connecteur (propositionnel et textuel). Cela conduit à le situer par rapport à et et à proposer une hypothèse, basée sur l'opposition ‘connecteur associatif/connecteur dissociatif’, susceptible d'expliquer pourquoi les marqueurs en cause se trouvent en distribution complémentaire dans l'oral familier, bien qu'ils expriment tous deux un type de connexion neutre;– d'identifier les sens de pis lorsqu'il est marqueur discursif et de mettre en évidence les liens qui les unissent entre eux, de même que les liens qui les rattachent à l'emploi où le marqueur agit à titre de connecteur.