Depuis le milieu des années 2000, le Nord-Est du Cambodge connaît une transition agraire rapide et radicale impulsée par des entreprises agricoles qui se sont constituées en acquérant et, en partie, en accaparant d’importantes superficies de terres agricoles, et par une forte immigration khmère. Les ménages autochtones, qui se sont vus dépossédés d’une partie de ces terres et ressources naturelles, tentent de réorganiser leurs activités productives, mais sans succès pour la majorité d’entre eux, au prix d’un mode d’exploitation des terres restantes et d’un endettement qui ne semblent pas durables. L’article analyse ces processus marqués par des inégalités économiques et sociales croissantes entre autochtones et Khmers, comme parmi les populations autochtones.