L’existence de deux futurs (simple, FS et périphrastique, FP), ayant des valeurs quelque peu ambigües et qui sont en concurrence l’un avec l’autre, constitue un enjeu dans l’appropriation du français langue étrangère. L’analyse contrastive d’un corpus d’écrits argumentés montre que des apprenants turcophones n’emploient pas le FS et le FP de la même manière que des scripteurs francophones natifs. Les scripteurs natifs privilégient le FS dans l’écrit argumenté, tandis que les apprenants alternent entre les deux formes et semblent préférer le FP, dont l’acquisition est généralement plus précoce. Au fil de l’apprentissage, les apprenants développent la maitrise des usages spécifiques au FS, notamment les contextes hypothétiques, nécessaires dans l’argumentation. Au‑delà de l’acquisition de la morphologie des formes verbales, l’appropriation des temps du futur en français semble nécessiter une maitrise de leurs contextes d’utilisation et des genres discursifs propices à leur mobilisation.