Le vieillissement et la faible croissance démographique dans plusieurs territoires québécois, notamment ruraux, posent un défi de taille à l’État, aux municipalités et aux divers acteurs locaux. Comment attirer et retenir de nouvelles populations, notamment des familles, dans ces milieux moins densément peuplés que les villes et moins pourvus en services? À partir d’une synthèse de mes recherches portant sur le processus d’insertion de diverses populations dans l’espace rural québécois (agriculteurs immigrants, travailleurs agricoles saisonniers, jeunes régionaux d’origine immigrée, médecins omnipraticiens, néo-ruraux), cet article mettra en évidence l’interaction de plusieurs facteurs susceptibles d’influencer la décision d’aller vivre dans ce type de milieu ou de le quitter. Alors que la littérature insiste plus volontiers sur les facteurs professionnels, financiers ou personnels, je m’attarderai sur les facteurs moins visibles, à savoir les facteurs familiaux liés aux conjoint(e)s et aux enfants ainsi que les facteurs sociocommunautaires et culturels et ceux concernant l’environnement naturel. Pour terminer, quelques pistes de réflexions et d’actions pouvant encourager l’attraction et la rétention de familles dans les territoires ruraux seront proposées.Aging together with low demographic growth in many parts of Quebec, more especially in rural areas, is creating a major challenge for the State, for municipalities and for a range of local stakeholders. How is one to attract and conserve new populations in localities that are less populated than cities and that can offer fewer services? Based on a synthesis of my research into the process of insertion of a range of populations into Quebec rural areas (immigrant farmers, seasonal agricultural workers, regionally-based young immigrants, general practitioners, new countryfolk) the present article will highlight the interaction of a number of factors that may contribute to one's decision to live in a rural environment or to move away from it. Whereas writings on the subject do in general place more emphasis on the professional, financial or personal factors, I will look more into the less obvious factors, such as the family factors that relate to the spouse and children, and the socio-community based and cultural factors, along with those linked to the natural environment. I will conclude by proposing some avenues for discussion and behaviours that could increase the attraction of the countryside and the desire to remain there.