La présente étude s’enquiert de l’opposition structurelle, dans le français oral informel de nos jours, entre les formes du déterminant démonstratif CE suivies de la particule -ci, celles suivies de la particule -là et celles dépourvues de particule. L’étude se base sur des données de conversations du Corpus d’Etude pour le Français Contemporain ainsi que sur les résultats d’un questionnaire soumis à dix locuteurs natifs. Si elle valide les deux constats généralement connus que sont une relative rareté des formes pourvues d’une particule par comparaison avec les formes sans particule et l’éviction des formes en -ci au profit de celles en -là, cette étude propose aussi une réanalyse d’une majorité des occurrences en -là. En effet, la présence de -là au sein de ces occurrences n’est plus explicable en termes d’opposition de distance, mais en termes d’insistance sur la sémantique déictique du démonstratif. Une attention toute particulière est consacrée aux substantifs porteurs d’une sémantique temporelle. S’agissant de cette catégorie, l’analyse des données a abouti à une série de constats intéressants, dont notamment une affinité entre le substantif endophorique moment et la particule -là et celle entre le substantif endophorique fois et la particule -ci.