À Québec, des comités citoyens réagissent dès la fin des années 1960 aux opérations de rénovation urbaine qui transforment les quartiers populaires de la Basse-Ville. Ces comités s’opposent d’abord aux grands projets d’autoroutes urbaines qui menacent l’accessibilité au logement, et ils visent à protéger l’identité populaire des quartiers. Avec le temps, leurs revendications s’étendent à la réfection des rues et à l’aménagement urbain en général. À partir de 2014, avec un projet pilote, la Ville de Québec expérimente de nouvelles façons d’aborder les réfections de rues, avec l’objectif d’évaluer la pertinence d’une démarche participative et intégrée. Dans cet article, nous défendons l’hypothèse qu’une série de revendications citoyennes, formulées de manière de plus en plus « experte », a pu favoriser l’émergence de cette pratique d’expérimentation municipale.