La théorie classique des écoulements cavitants se fonde sur le schéma hydrodynamique simplifié du fluide non visqueux en écoulement irrotationnel. Prenant en compte les seules forces de gravité, d'inertie et de pression, elle accorde un rôle prééminent au nombre de cavitation av qui rapporte l'écart entre la pression de réfé-rence et la tension de vapeur de l'eau à une pression caractéristique, par exemple la pression dynamique correspondant à une vitesse typique de l'écoulement.Si l'on traite alors des conditions limites d'apparition de la cavitation, on trouve que la cavitation doit apparaître à l'endroit où la pression est minimale: la valeur a vi de av~l'apparition de la cavitation doit être égale à la valeur absolue du coefficient de pression C pm en cet endroit.Dans le cas d'une cavité qui se développe au voisinage d'une paroi solide à courbure continue, l'enveloppe de la cavité se détache, suivant la condition mathématique de Villat [1], de sorte que sa tangente et sa courbure soient en continuité avec celle de la paroi.Une telle analyse, bien qu'utile pour effectuer des calculs de type global sur le comportement des ailes hydrodynamiques, est évidemment trop pauvre par rapport à la physique réelle pour permettre une prévision correcte des circonstances d'apparition et de développe. ment de la cavitation. De longue date on a d'ailleurs relevé des comportements singuliers, voire aberrants, par rapport aux prévisions de la théorie hydrodynamique: différence entre la valeur réelle du coefficient a vi d'apparition de la cavitation et sa valeur théorique 1 Cpm l, écart entre ses valeurs expérimentales trouvées sur modèle d'une part et sur prototype d'autre part, figures de cavitation qui dépendent du moyen d'essai utilisé [2] ou qui, plus encore, se modifient alors que les conditions globales qui déterminent l'écoulement: géométrie des