Dans cet article, nous cherchons à comprendre, à la lumière de l’approche vygotskienne, la coconstruction du sens du soutien auprès d’une élève immigrante récemment arrivée au Québec et ne maitrisant pas le français, langue d’enseignement, dans une école primaire. En nous appuyant sur des observations et en considérant le point de vue de l’enseignante et de son élève immigrante sur le soutien offert en classe, nous analysons comment elles négocient le sens du soutien lorsqu’elles sont en interaction. Nous cherchons ainsi à jeter un regard compréhensif sur la manière dont l’élève et l’enseignante s’ajustent, l’une par rapport à l’autre, au moment de soutien. Pour ce faire, nous nous référons, dans le même cadre de l’approche sociohistorico-culturelle, à la théorie de la médiation de Cole (1996) sur l’utilisation des outils par l’élève. Nous faisons appel également aux trois mécanismes de Wertsch (1984) sur l’action de l’enseignant dans la zone de développement proximal de l’élève. L’analyse d’une séquence de soutien qui s’est déroulée en classe ordinaire1 dans une tâche spécifique en mathématique met en évidence la difficulté de la négociation du sens du soutien entre l’élève et l’enseignante.