En 1986 se constituait un « groupe de travail sur la céramique médiévale et moderne de la région Rhône-Alpes », officieusement d'abord, puis officiellement en apparaissant, de 1987 à 1991, comme « projet collectif de recherche » dans le cadre du programme H30 (devenu H19 depuis) défini par le Conseil supérieur de la recherche archéologique : les ateliers médiévaux et modernes, l'archéologie industrielle, organisation et diffusion.Plus prosaïquement, une poignée d'archéologues lyonnais, sensibles à l'intérêt offert par le mobilier céramique médiéval, s'assignait pour tâche de « démêler l'écheveau » que représentaient alors les ensembles de poteries médiévales et modernes restitués par les fouilles régionales toujours plus nombreuses. C'est ainsi que Bruna Maccari-Poisson, Tommy Vicard, Jean-Paul Lascoux et moi-même nous lançâmes dans l'entreprise. Sophie Savay-Guerraz rejoignit bien vite nos rangs lorsque la nécessité se fit sentir du recours aux sources écrites, notamment lorsque nous abordâmes la question des lieux de fabrication. Sa contribution apporta une salutaire « bouffée d'humanité » dans nos travaux de collectes, d'inventaires, de comptages, de classifications. Dès l'origine, la collaboration avec le Laboratoire de céramologie de Lyon (CNRS, UPR 7524) fut l'un des atouts de cette aventure collective. Impliqués sur le terrain de nos enquêtes, tout autant que dans leur laboratoire, Maurice Picon, Anne Schmitt, Eliane Meille et Michèle Vichy nous apportèrent la paisible assurance des sciences exactes là où nous progressions par impressions, comparaisons, analogies et hypothèses. Tous acceptèrent que je me charge de la coordination scientifique et administrative de ces recherches pluridisciplinaires. Tous savent combien j'ai apprécié leur compétence et leur disponibilité. Ils savent aussi combien ils m'ont appris. Qu'ils trouvent ici l'expression de mon amicale gratitude.Il est tout à fait certain que notre « projet collectif de recherche » aurait vite tourné court sans la confiante complicité de tous nos collègues archéologues qui, patiemment, répondirent à nos enquêtes, ouvrirent leurs réserves, fournirent les informations archéologiques nécessaires aux datations... Plusieurs d'entre eux, en nous confiant l'étude d'ensembles importants (provenant de Lyon, Vienne ou Condrieu, de l'Ain, de Savoie, etc.) favorisèrent l'harmonisation des méthodes d'approche, la mise en commun des informations et par conséquent les progrès de la céramologie régionale. Je 8 Si je n'avais acquis qu'une seule conviction au cours de ces années d'obsession « tessonnière », c'est bien celle que la culture matérielle du Moyen Âge et des temps modernes ne peut être appréhendée qu'au travers d'enquêtes minutieuses et de longue haleine, comme celles dont nous présentons les résultats ici. 8 Durant cette période de tâtonnements fructueux, les recherches et les méthodes mises en oeuvre dans les pays voisins d'Europe occidentale (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne...) servent souvent de référence aux médiévistes tentés de bâtir ...