La religion est affaire de croyance et de rites, appréhendés par l’anthropologie sociale comme un système de pensées, de pratiques qui fondent les institutions religieuses et déterminent la fonction qu’elles remplissent dans la société. Parce qu’elles sont documentées de l’extérieur par des auteurs grecs ou latins – ce qui correspond à la définition même de la Protohistoire –, les religions du second âge du Fer s’inscrivent en marge de ce cadre d’analyse. En effet, les principes métaphysiques ou philosophiques qui fondent le fait religieux, exprimés le plus souvent par le langage verbal, écrit ou artistique, se dérobent en grande partie à l’approche positiviste des archéologues. En l’absence de textes, c’est à eux qu’il incombe pourtant de les reconstruire à partir des vestiges qu’ils exhument du sous-sol. Lesquels se résument, mutatis mutandis , à trois grandes catégories documentaires : les espaces dédiés à l’exercice de la religion, les objets et les images qu’elle met en œuvre. Cet article présente la diversité de l’archéologie des religions gauloises et en particulier la fouille des sanctuaires. Il met en avant l’étude des espaces sacrés et aborde l’analyse des rites à partir des d’objets (artefacts et écofacts) mis au jour, tout en soulignant l’importance de l’approche spatiale (géosymboles et paysages sacrés).