Ce numéro thématique de la RITPU porte sur l'expérience de l'apprentissage médiatisé et plus particulièrement sur deux formes de celui-ci, d'une part, les podcasts (quelle qu'en soit la forme, sonore, vidéo, etc.) et, d'autre part, les cours en ligne ouverts et massifs (CLOM ou MOOC). Que nous traitions de ces deux objets dans un même numéro pourrait surprendre le lecteur. Pourtant, la scénarisation traditionnelle d'un MOOC repose essentiellement sur l'utilisation de brèves capsules vidéo (aujourd'hui rarement plus d'une vingtaine de minutes et le plus souvent moins de dix) qui « présentent tantôt un enseignant qui est filmé pendant qu'il commente un support de présentation ou devant une classe de manière à profiter de l'ambiance du cours présentiel, tantôt à la manière de ce qu'on trouve à la fameuse Khan Academy où le professeur écrit ou dessine sur un tableau classique ou électronique les principaux concepts du cours pendant qu'il les commente » (Depover, 2014, para. 6).Si, dans les deux cas, il faut considérer que nous avons affaire à des dispositifs de médiatisation de l'apprentissage, les capsules vidéo doivent être re-gardées comme des dispositifs particuliers, de faible granularité, tandis que les MOOC relèvent d'un niveau plus important de granularité et de complexité. Un MOOC, en effet, médiatise l'ensemble des huit fonctions génériques que nous avions identifiées comme constitutives de tout système de formation ou, selon les configurations, seulement certaines de celles-ci (Charlier, Deschryver et Peraya, 2006;Peraya, 1999Peraya, , 2010. Par contre, une vidéo ne médiatise souvent qu'une de ces fonctions, la fonction d'information, dans la mesure où elle transmet des contenus et parce que ses objectifs pédagogiques sont bien évidemment limités en comparaison avec ceux d'un dispositif complexe de formation ou, autrement dit, d'un « cours » entier.