Mobilité sociale et comportement électoral: modèles sociologiques et modélisations statistiques

L’expérience de la mobilité sociale- Plaidoyer pour une approche par le discours

“…Ces travaux recourent systématiquement au « modèle de référence diagonale » de Sobel (1981Sobel ( , 1985 et semblent privilégier un type de matériau : les bases de données sur les comportements politiques. L'hypothèse d'acculturation devient ainsi hégémoni-que et le débat n'a lieu qu'entre des sous-hypothèses qui viennent nuancer et préciser les mécanismes sous-jacents à l'hypothèse d'acculturation ; voir notamment Cautrès (1995), Clifford et Heath (1993), De Graaf et Ultee (1990), Nieuwbeerta, De Graaf et Ultee (2000), et Weakliem (1992). 6 Les travaux quantitatifs posant un lien entre mobilité sociale et troubles psychologiques sont ainsi de plus en plus cantonnés à quelques recherches en psychologie sociale (voir notamment Ashford, 1990) et quittent quasi-définitivement le champ de la sociologie.…”

“…Les modèles linéaires additifs qui sont ceux des premières études des conséquences de la mobilité sont en effet dés-ormais jugés dépassés et de nombreux auteurs proposent de s'appuyer sur des techniques plus développées. Le recours au « modèle de référence diagonale » de Sobel (1981Sobel ( , 1985 a ainsi permis de nuancer les résultats des générations d'enquête précédentes, notamment celles de Blau et Duncan (Cautrès, 1995).…”

“…6. Bruno Cautrès a réalisé une bonne synthèse des travaux sociologiques sur les conséquences de la mobilité sociale sur le comportement électoral (Cautrès, 1995 ;du même auteur, voir aussi Cautrès, 1992). 7.…”

La mobilité sociale descendante et ses conséquences politiques : recomposition de l'univers de valeurs et préférence partisane

“…C'est le fait d'être ouvrier ou employé qui est déterminant : peu importe que le père soit cadre supérieur ou ouvrier, cela ne modifie pas significativement les représentations. On retrouve alors un résultat mis en évidence dans les travaux antérieurs sur les conséquences de la mobilité sociale sur le vote : l'effet de la resocialisation dans le groupe d'accueil est beaucoup plus fort que celui de la socialisation initiale dans le groupe d'origine (Cautrès, 1995).…”

“…Second point, ces recherches ont souvent comme point commun de conclure à l'absence d'effet propre de la mobilité sociale (Cautrès, 1995 ;Cherkaoui, 1995) : l'interprétation en termes d'acculturation politique fait des conséquences de la mobilité sociale un « faux problème ». Puisque les comportements sont intermédiaires, il faut davantage y voir la conjonction d'un effet « origine » et d'un effet « position » que le résultat d'une trajectoire proprement dite.…”