Dans Thelma, Louise et moi (2019), un livre inclassable de Martine Delvaux qui voyage entre l’essai et le récit, est explorée une forme singulière de filiation féministe entre la narratrice et les personnages du célèbre film scénarisé par Callie Khouri. Comment penser la présence insaisissable des personnages du film pour la narratrice, elle qui dans son écriture suit le film et tente de prendre une place dans la Thunderbird ? Comment s’inscrire dans une filiation féminine et féministe, après le « saut dans le vide » qui vient sceller la sororité des protagonistes ? Cet article s’attachera à montrer comment Thelma et Louise sont constituées, dans Thelma, Louise et moi, en tant que compagnes de voyage de l’écriture d’abord, puis compagnes spectrales dans le sillage duquel peut avancer la narratrice.