Résumé : Cet article porte sur la représentation de la sexualité dans l'oeuvre d'Anne Hébert; plus précisément, sur la matérialité des échanges sexuels. En prenant comme élément central le motif de la « désirance » des personnages féminins, l'analyse permet d'isoler quatre cas de figures : les femmes prises, violées; les femmes désirantes auxquelles est imposé un rapport violent; les femmes désirantes dont le désir n'est pas reconnu et, enfin, les femmes désirantes qui rencontrent un homme tout aussi désirant. Au final, cette lecture, qui s'appuie aussi bien sur la sociologie de la sexualité, la notion de genre et des rapports sociaux de sexe que sur la notion d'intersubjectivité, permet de revisiter certaines interprétations critiques sur la sexualité des femmes chez Hébert -notamment en regard de leur agentivité sexuelle. , les oeuvres narratives mettent en scène des rencontres sexuelles. La matéria-lité des échanges sexuels a pourtant peu été étudiée jusqu'ici. Certes, les rapports sexuels ont été pris en compte dans diverses études dont le sujet central était autre,
Mots-clés :
Le présent article trace d’abord un bref portrait de trois conceptions dominantes de l’identité sexuelle : le modèle patriarcal, le modèle féministe et le modèle postmoderne. Puis, après avoir présenté plus longuement le dernier, il analyse deux romans relayant cette conception postmoderne de l’identité de sexe/genre, l’un écrit par un homme (Self, de Yann Martel, paru en 1996), et l’autre par une femme (Ce qu’il en reste, de Julie Hivon, paru en 1999). Dans ces deux romans, qui revêtent de ce fait une importante dimension politique, les identités figées sont mises à mal tant discursivement que formellement – par la déconstruction des signes du passé et la mise en place de dispositifs énonciatifs confondant hommes et femmes, par exemple. Ils participent ainsi à une conception culturaliste de l’identité sexuelle, selon laquelle le genre est une performance.
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