Neutralité des enseignants et promotion de l’esprit critique : le cas de l’éducation à l’alimentation

Abstract

À l’école, la question de la neutralité s’entend habituellement dans ses dimensions religieuse et politique. Mais ne peut-on pas l’entendre, plus largement, pour tous les domaines engageant fortement la vie quotidienne et la société ? N’intervient-elle pas notamment dans les « Éducations à », désormais prises en compte à l’école ? Notre étude se focalise sur l’éducation à l’alimentation où un risque vis-à-vis de la neutralité guette dès lors que, par l’introduction de schémas et de slogans prescripteurs d’une bonne alimentation, on promeut comme une évidence des choix peu questionnés auprès de l’élève et de sa famille. Elle montre que l’école reprend ou véhicule des schémas et des slogans vis-à-vis desquels elle peine à prendre du recul. Elle met en valeur l’importance de faire que les élèves développent leur esprit critique par l’acquisition de modes de raisonnements extraordinaires les rendant capables d’argumenter des choix en matière d’alimentation selon le contexte sociétal.

Regards historiques sur l’influence de l’éducation au développement durable (EDD) sur les programmes de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) : quels apports pour la formation des enseignants ?

“…La prise en charge en formation d'une réflexivité sur la nature et la légitimité des savoirs à transmettre pourrait contribuer à étayer des stratégies didactiques, et les accompagner dans la prise en charge des Questions Socialement Vives. Cela participe d'une réflexion plus large sur la formation des enseignants (Chauvigné et Fabre, 2021), et notamment la nécessité de promouvoir l'esprit critique (Ravachol et Kovacs, 2021), pour contrebalancer la forte pression institutionnelle et de conformation vécue par les enseignants débutants autour de ces questions (Barroca-Paccard, 2021).…”