Études de communication langages, information, médiations 42 | 2014 Anthropologie des savoirs Étudier la part de l'humain dans les savoirs : les Sciences de l'information et de la communication au défi de l'anthropologie des savoirs Studying the human dimension of knowing : Information-Communication science meeting the challenge of an anthropology of knowledge

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À l’école, la question de la neutralité s’entend habituellement dans ses dimensions religieuse et politique. Mais ne peut-on pas l’entendre, plus largement, pour tous les domaines engageant fortement la vie quotidienne et la société ? N’intervient-elle pas notamment dans les « Éducations à », désormais prises en compte à l’école ? Notre étude se focalise sur l’éducation à l’alimentation où un risque vis-à-vis de la neutralité guette dès lors que, par l’introduction de schémas et de slogans prescripteurs d’une bonne alimentation, on promeut comme une évidence des choix peu questionnés auprès de l’élève et de sa famille. Elle montre que l’école reprend ou véhicule des schémas et des slogans vis-à-vis desquels elle peine à prendre du recul. Elle met en valeur l’importance de faire que les élèves développent leur esprit critique par l’acquisition de modes de raisonnements extraordinaires les rendant capables d’argumenter des choix en matière d’alimentation selon le contexte sociétal.

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Résumé Les ouvrages documentaires pour la jeunesse se sont emparés d’une thématique fertile pour la transmission de notions scientifiques, celle du changement climatique. L’analyse sémio-discursive menée par l’auteur révèle que ceux-ci répondent aussi à l’enjeu d’engager le jeune lecteur dans la « cause » du climat. Ainsi, la figure du destinataire prend souvent les allures d’un apprenti écologiste, sauveur de la planète. Cette vision de l’action s’accorde avec une rhétorique de la responsabilité individuelle répandue dans les médias et qui s’accompagne d’un appel aux émotions, visant à culpabiliser et à angoisser. Afin d’évaluer la pertinence de ces constructions discursives, l’auteur s’appuie sur des entretiens menés avec des collégiens mettant en évidence les stratégies de recul face à la médiatisation du changement climatique.