L’électrorétinogramme (ERG) représente la réponse électrophysiologique de la rétine à une stimulation lumineuse brève (flash) ou à des variations brèves de l’organisation spatiale de la luminance (pattern, multifocal). La réponse obtenue est proportionnelle au nombre de photorécepteurs mis en activité ainsi qu’à la surface rétinienne fonctionnelle. L’ERG peut traduire préférentiellement la réponse du système des cônes ou celle du système des bâtonnets selon la composition (facteurs temporel, énergétique, spatial et spectral) de la stimulation utilisée, l’ambiance dans laquelle est effectué l’examen, l’état d’adaptation de la rétine au moment de l’examen et les caractéristiques anatomo-physiologiques de l’espèce étudiée. Chez l’animal, les stimulations binoculaires de type plein champ sont effectuées sous anesthésie générale. Le signal recueilli (de l’ordre du microvolt) doit être amplifié et filtré.
L’ERG est constitué par une succession d’ondes caractérisées par leur morphologie, leur amplitude et leur temps de culmination. L’ERG flash est obtenu en utilisant une stimulation (blanche ou colorée) de niveau lumineux variable (scotopique ou photopique), délivrée à basse fréquence temporelle (0.1Hz-4Hz). La première déflection négative (onde a) reflète la cinétique de l’hyperpolarisation des photorécepteurs. Elle est suivie d’une première déflexion positive (onde b) traduisant l’activité du complexe cellules bipolaires/cellules de Müller et d’une seconde déflexion positive (onde i) traduisant l’activité des cellules ganglionnaires et/ou du nerf optique. L’ERG flicker est obtenu en utilisant le même type de stimulation à haute fréquence temporelle (10Hz-30Hz). L’ERG pattern et l’ERG multifocal permettent d’effectuer des stimulations rétiniennes localisées. Elles sont utilisées, chez l’homme, pour étudier la fonction maculaire.
Chez l’animal, l’ERG apporte des renseignements sur le fonctionnement rétinien lorsque le fond d’oeil n’est pas visible (kératites pigmentaires, cataractes, hyalites), lors d’atteintes rétiniennes hérédo-dégénératives (dystrophies, dysplasies des photorécepteurs, etc.) et lors de troubles du comportement impliquant la fonction visuelle. C’est un examen objectif et complémentaire qui doit être replacé dans son contexte clinique. Il permet également de quantifier les effets secondaires des xénobiotiques dans les études pharmacologiques et toxicologiques.