plusieurs autres ont réussi à cristalliser une cinquantaine de structures de RCPG de la famille A, en présence d'agonistes, d'antagonistes ou d'agonistes inverses [2], et même à cocristalliser une forme pleinement active du récepteur 2-adrénergique [3,4]. Les chimistes ont été un peu surpris par ce prix Nobel, mais la structure des protéines a toujours été à la frontière de la chimie et de la biologie. Mais la bonne question est : y-a-t'il une frontière ? Les êtres uni-ou multicellulaires doivent évaluer en permanence les caractéristiques physiques et chimiques de leur environnement afin d'élaborer les réponses comportementales appropriées. Pour les êtres multicellulaires, un problème supplémentaire consiste à coordonner l'activité de millions de cellules grâce à l'échange de molécules messages dont les plus connues sont les hormones et les neuromé-diateurs. Il est remarquable que la reconnaissance des signaux extracellulaires (lumière, odeurs, molécules du goût) ou des signaux intercellulaires (hormones, neurotransmetteurs) implique, dans la plupart des cas, des RCPG ayant une structure et des mécanismes d'activation similaires [5,[20][21][22][23][24][25][26][27][28]
(➜).Il est aussi remarquable que, dès l'apparition des premiers eucaryotes, ces récepteurs aient été opérationnels. Il est logique que les deux premiers RCPG aient été ceux reconnaissant l'AMP cyclique (AMPc) d'une part, et le glutamate d'autre part, deux molécules présentes chez les procaryotes mais n'assurant pas, chez eux, un rôle de molécule message. Le succès évolutif de ces protéines a été considérable. Le « bricolage évolutif » comme l'a défini F. Jacob, a généré des structures capables de reconnaître des messages très différents, tels que les photons, les petites molécules comme la sérotonine, ou des grosses protéines comme les hormones (Figure 1). Les RCPG ont sept domaines transmembranaires (TM) et un domaine amino-terminal dont la structure et la taille peuvent être très variables. Ce sont des homo-ou hétérodimères [6]. Les gènes codant 1 000 à 1 500 de ces RCPG ont été recensés dans les génomes