Contexte : L'introduction du vaccin anticoquelucheux acellulaire pourrait avoir modifié les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de la coqueluche chez les enfants canadiens. Objectif : Décrire les données démographiques, les manifestations clinique et les issues cliniques chez les enfants et les adolescents atteints de coqueluche s'étant présentés dans un hôpital de soins tertiaires. Méthodologie : Étude de cohorte rétrospective menée chez des patients consécutifs examinés au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine (CHUSJ) et soumis à une recherche par amplification en chaîne par polymérase (polymerase chain reaction [PCR]) multiplex en temps réel pour les bactéries Bordetella pertussis ou B. parapertussis entre juin 2015 et mars 2017. Les données démographiques, les manifestations cliniques et les issues ont été décrites pour les résultats positifs. L'échelle modifiée de Preziosi a servi à évaluer la gravité de la maladie; une forme grave de la maladie correspond à un score de sept et plus. Résultats : La distribution par âge des 144 patients dont les résultats de PCR étaient positifs et qui ont été reçus en consultation au CHUSJ s'établissait comme suit : moins de trois mois (n = 25/144, 17,4 %), de quatre mois à neuf ans (n = 63/144, 43,8 %) et de dix à 18 ans (n = 56/144, 38,9 %). Les symptômes les plus courants comprenaient la toux paroxystique (70,1 %), la toux émétisante (47,2 %) et la rhinorrhée (33,3 %). Chez les nourrissons de moins de trois mois, plus de 84,0 % des cas consistaient en une coqueluche grave (92,0 % ont nécessité une hospitalisation et 28,0 % ont été admis aux soins intensifs). Chez les enfants de quatre mois à neuf ans, 22,2 % étaient atteints d'une coqueluche grave et 11,1 % ont été hospitalisés. Seulement deux (3,6 %) enfants de plus de dix ans présentaient une forme grave de la maladie. Conclusion : La coqueluche touche encore des enfants de tous âges au Québec. Chez les enfants plus âgés, la maladie est plus souvent bénigne. Chez les nourrissons qui ne bénéficient pas encore de la protection complète offerte par la vaccination, la maladie est souvent grave, en particulier chez ceux de moins de trois mois. Ces données probantes viennent appuyer la mise en oeuvre d'un programme de vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes.