Les pratiques d’enseignement de l’histoire au secondaire sont reconnues comme présentant certaines caractéristiques communes : prédominance de l’enseignement magistral, centration sur les contenus historiques plutôt que sur les compétences, par exemple. Cet article s’arrête sur ce constat et cherche à lui donner sens en analysant les pratiques de cinq enseignants sur le plan didactique et sur le plan de normes organisant leur travail. La question de la norme prend ainsi plusieurs figures dans cette recherche. De fait, l’observation des pratiques permet de cerner les normes disciplinaires façonnant le travail de ces enseignants d’histoire, de même que la manière dont les prescriptions officielles sont reçues, intégrées et transformées par ceux-ci alors qu’ils cherchent à se construire un « milieu d’action » viable. Les résultats montrent que ces enseignants possèdent une culture disciplinaire propre, marquée par une centration sur l’organisation et la transmission des savoirs historiques et s’exprimant dans la construction de ce que nous nommons le « cahier d’apprentissage fait maison ».