En didactique du plurilinguisme, les acteurs de l’intercompréhension sont souvent porteurs d’un engagement proprement politique en faveur des droits linguistiques ; contre les hégémonies linguistico-culturelles, ils proposent de renforcer un espace discursif plurilingue qui a souvent une dimension citoyenne d’orientation altermondialiste. Cependant l’actualité nous montre que la réaction à la globalisation économico-politique et ses dérivés dans notre domaine comme la glottophobie et l’injustice linguistique, va plus vers le renforcement des nationalismes et ethnicismes linguistiques que vers la valorisation d’idéaux comme le Tout-Monde (Glissant, 1997), l’interlinguisme et l’Entre-les-langues (Chardenet, 2013), la déterritorialisation des pratiques linguistiques et l’aménagement des relations entre les langues. Nous examinons quelques-uns des enjeux glottopolitiques qui traversent notre domaine ainsi que les tendances en « écolinguistique », avant d’avancer quelques pistes concrètes de collaborations intercontinentales paritaires.