Les débats qui ont précédé la création d’une académie littéraire de langue française en Belgique ont duré vingt-cinq ans et s’articulent selon deux grands axes : l’un qualifié d’« institutionnel », l’autre d’« identitaire ». L’axe institutionnel renvoie au degré d’institutionnalisation que souhaite l’écrivain pour la littérature belge. L’axe identitaire permet de situer sa conception de l’indépendance de la littérature belge par rapport à la littérature française. On peut isoler six thèmes argumentatifs mobilisés lors des débats. Leur analyse met en évidence les enjeux de la création d’une académie, qui vont au-delà des représentations liées à un mode de sociabilité d’écrivains et engagent toute une conception de la littérature produite en Belgique francophone.