À partir d’une enquête ethnographique centrée sur l’expérience des jeunes activistes chiliens participant au processus de contestation étudiante de 2011, cet article propose une analyse de la construction morale de l’engagement radical des jeunes. À travers la pratique d’une politique radicale centrée principalement sur l’action directe violente, les jeunes construisent progressivement de nouvelles normativités sociales. Pour développer son argument, l’auteur s’appuie sur des éléments discursifs légitimateurs des pratiques, relevés dans le récit que les jeunes activistes font de leurs expériences ainsi que lors de l’observation in situ de pratiques politiques radicales.