Dans cet article, je souhaite proposer une typologie des documents nativement numériques que sont les œuvres littéraires générées par intelligence artificielle, entendant par-là les textes générés par apprentissage machine (machine learning). Je distingue ainsi entre le texte œuvre d’art (dont le caractère littéraire est minoré face à un statut d’objet artistique, notamment au travers de la démarche mise en œuvre), le texte édité (dont le caractère littéraire est au contraire mis en avant grâce au travail de réécriture effectué par l’auteur sur le premier jet généré par la machine) et le texte appropriant (dont l’intérêt a surtout trait au rapport avec les textes utilisés pour entraîner les algorithmes, lesquels font les frais d’une appropriation singulière). Afin d’appuyer cette proposition, je m’appuie notamment sur trois études de cas : 1 the Road [Goodwin, 2018], ReRites [Jhave, 2019] et Proust_unlimited [Lebrun, 2018].