“…Enfin, les impérialismes les plus actifs au e siècle ne sont pas seulement européens mais aussi ottoman, égyptien, omanais, zoulou, ougandais, éthiopien, toucouleur, merina… C'est donc un regard croisé entre historicités qu'il faut adopter pour comprendre les dynamiques de souveraineté en Afrique subsaharienne au cours du e siècle. Il s'agit de « remettre le colonial à sa place », comme le proposent Camille Lefebvre et M'hamed Oualdi en introduction d'un récent dossier des Annales : non seulement la césure entre un avant et un après la conquête est une construction a posteriori qui essentialise les mondes africains pour mieux les renvoyer dans le passé, mais les passés des sociétés placées sous domination coloniale continuent d'y constituer un horizon historique propre, travaillant ces sociétés en sous-main, comme ces « domaines d'action autonomes » mis au jour par Romain Bertrand, au sein des sociétés coloniales mais comme hors-champ à l'égard de l'emprise coloniale 51 .…”