Le quinoa est cultivé depuis des millénaires dans les Andes depuis sa domestication sur les bords du lac Titicaca, entre le Pérou et la Bolivie. Culture rustique des hauts plateaux andins, il a conquis le marché international depuis une trentaine d’années. Aujourd’hui, le Pérou est le premier producteur mondial et la majorité de sa production est exportée. Produit localement par des petits paysans et consommé à l’échelle globale, le quinoa reflète bien le contexte de la mondialisation de l’agriculture et de l’alimentation. La crise de la Covid-19 a aussi touché le Pérou et interroge les acteurs sur la robustesse et la résilience des filières d’exportations. Cet article d’opinion repose sur des débats organisés en mai–juin 2020 au Pérou. Après avoir rappelé le contexte général de la culture du quinoa et du lien entre la Covid-19, l’agriculture et la biodiversité, nous soulignons les liens entre crise sanitaire, crise agricole et crise alimentaire. Cette pandémie mondiale offre l’opportunité de questionner les modèles agricoles actuels afin d’en tirer des leçons pour le futur. La projection de nouvelles solidarités autour d’une marque collective est porteuse d’un projet territorial transnational à l’échelle des Andes. Accompagner les acteurs pour en faire un modèle de développement inclusif requiert des outils participatifs adaptés.