“…Le cas des procédures de griefs aux États-Unis, qu'il s'agisse d'entreprises du secteur marchand, d'établissements scolaires ou universitaires, analysé par des sociologues du droit à sensibilité néoinsti-tutionnelle (Edelman, Uggen, Erlanger, 1999) est riche d'enseignements sur le fait qu'une disposition légale générale, dont l'objet n'est pas directement le droit du licenciement, peut conduire les entreprises à mettre en place des procédures destinées à traiter certains litiges nés d'une situation de travail, alors même qu'aucune obligation de droit positif ne les impose. En l'espèce, suite à la promulgation de l'Egal Employment Opportunity Law, dans le cadre des orientations antidiscriminatoires portées par le Civil Rights Act, un « mythe rationnel » s'est déve-loppé et répandu aux États-Unis, sous l'influence de professionnels et de consultants en ressources humaines, selon laquelle la mise en place d'une procédure de griefs au sein des entreprises constituait un moyen, pour elles, de se mettre à l'abri de procédures judiciaires susceptibles d'être intentées par des salariés s'estimant victimes de harcèlements ou de discriminations d'ordre racial ou sexuel.…”