Les patients ayant subi un abus sexuel peuvent présenter des troubles vésico-sphinctériens apparaissant dans les suites immédiates de celui-ci, mais également parfois plus tard. Devant des troubles urinaires un peu inhabituels, il faut savoir penser à la possibilité d'anté-cédent d'abus. L'existence d'un lien de causalité repose sur le suivi des patients, sur les enquêtes de fréquences des troubles selon les populations abusées et les populations de références et sur l'histoire personnelle de chaque patient. Les symptômes cliniques en cause peuvent paraître banals, certains sont plus évocateurs (énurésie secondaire, symptômes d'hyperactivité vésicale, rétention urinaire...) mais c'est surtout le contexte général (état de stress posttraumatique) et symptomatique (association à une encoprésie chez l'enfant, pseudo-dyssynergie vésico-sphinctérienne...) qui attire l'attention. Globalement, le contexte peut être celui d'un syndrome de « fermeture » : dysurie, rétention, encoprésie, vaginisme, ou celui d'un syndrome « émotionnel », de stress, de désinhibi-tion avec un syndrome d'hyperactivité vésicale, des troubles fonctionnels intestinaux, un syndrome fibromyalgique, pouvant même parfois prendre le masque d'une vessie neurologique. La prise en charge thérapeu-tique n'est pas codifiée, mais reste avant tout symptomatique du trouble vésico-sphinctérien. La prise en charge psychothérapeutique spécifique ne peut être proposée que lorsque le patient y est prêt et le rôle du thérapeute est donc de lui suggérer les liens possibles et les possibilités d'un accompagnement thérapeutique.
Mots clés : Abus sexuel -Syndrome de HinmannTroubles vésico-sphinctériensBladder-sphincter dysfunction and sexual abuse Abstract: Patients who have experienced sexual abuse can present with bladder-sphincter dysfunction immediately after the abuse, as well as at a later time. When confronted by somewhat unusual urinary disorders, physicians must evaluate the possibility of antecedent sexual abuse. Uncovering the existence of a causal link depends on patient follow-up, assessment of the frequency of disorders according to the abused and reference populations, and the personal history of each patient. Although clinical symptoms may appear common and non-serious, certain elicit more concern (secondary enuresis, overactive bladder, urinary retention, and so on). Most importantly, however, it is the overall context (post-traumatic stress disorder) and symptoms (association with childhood encopresis and pseudo-bladder sphincter dyssynergia, for example) that should spark attention. Overall, the context can be a ''closure'' syndrome: dysuria, retention, encopresis, vaginismus, a psychological syndrome, stress, disinhibition accompanied by overactive bladder, intestinal disorders, fibromyalgia syndrome, or sometimes even neurogenic bladder. Therapeutic management has not been codified, but remains symptomatic of bladdersphincter dysfunction. Special psychotherapy must only be pursued when the patient is ready, and the role of the therapist must, theref...