Le travail mental exigeant (TME) figure parmi les déterminants émergents ayant le potentiel d'influencer la prise alimentaire et le poids. Les facteurs explicatifs et les différences de genre observées précédemment sont toutefois méconnus. Examiner la validité du modèle de l'autorégulation pour prédire la régulation de la prise alimentaire consécutive à un TME, et ce, en évaluant la relation entre l'effort cognitif, la restriction cognitive et la motivation. Le devis de l'étude est un chassé-croisé aléatoire incluant trois conditions (TME, Activité physique, Repos), suivies d'un buffet servi à volonté. L'effort cognitif est mesuré en déterminant le temps de réaction à une deuxième tâche. La restriction cognitive et la motivation globale sont évaluées au moyen de questionnaires. La relation entre les trois conditions et la régulation de la prise alimentaire n'est pas influencée de façon significative par la restriction cognitive, la motivation ou l'effort cognitif (temps de réaction). Toutefois, la relation entre les conditions expéri-mentales et l'effort cognitif est influencée significativement par la restriction flexible (p ϭ 0,005). La motivation contrôlée est significativement associée à la restriction flexible, r ϭ 0,3, p ϭ 0,04, la restriction rigide, r ϭ 0,4, p ϭ 0,03, et la désinhibition alimentaire, r ϭ 0,3, p ϭ 0,047. Malgré les associations observées entre la motivation contrôlée et certaines caractéristiques susceptibles de nuire à la régulation de la prise alimentaire, aucune d'entre elles ne semble expliquer directement la régulation de la prise alimentaire consécutive à un TME. Le TME et la restriction cognitive flexible augmentent tous deux l'effort cognitif de façon indépendante et ont le potentiel de diminuer l'autorégulation.