“…Dans l'impossibilité actuelle de contrôler toutes les variables et de filtrer toutes les sources d'artifact présentes dans les données, les expérimentalistes sont contraints de limiter leurs études à des faits de langue. En effet, à part quelques exceptions, dont Jakobsen & Jensen 2008 sur les efforts cognitifs de la lecture en traduction, Shreve, Lacruz & Angelone 2010 sur les différences générales de lecture entre bilingues et traducteurs, Rydning & Lachaud 2010 sur le rôle du contexte sur la saisie du sens, la plupart des études expéri-mentales sur la traduction ne sont pas conduites au macro-niveau des discours, mais au micro-niveau de la phrase. Faisant donc l'impasse sur la vraie nature de la traduction, sont choisis comme objets d'étude des faits de langue, tels l'ambiguïté syntaxique, les faux-amis, les expressions figées -ceux-ci se prêtant plus aisément à une délimitation que les faits de langage qui requièrent le recours à une situation de communication, plus difficilement contrôlable dans le cadre d'expériences psycho-et neurolinguistiques.…”