“…On sait à quel point les entrepreneurs de la « philanthropie scientifique » ont depuis longtemps pesé sur les priorités de la recherche en sciences sociales et médicales, notamment dans l'entre-deux-guerres (Tournès, 2011). Le concours des experts en provenance d'institutions internationales, comme la Banque Mondiale, l'OCDE, l'Union européenne ou l'UNESCO, ou de fondations philanthropiques, comme l'Open Society Institute de George Soros, n'a été que peu étudié, en dépit de leur implication forte dans la région (Wimberley, 1999 ;Guilhot, 2004 ;Zmas, 2012 ;Barrows, 2013). Dans une démarche centrée sur les usages sociaux et politiques de l'expertise et des références internationales, il devient désormais indispensable d'analyser les programmes et stratégies que ces organisations ont mis en oeuvre et les relations que les responsables administratifs et scientifiques des pays étudiés ont pu entretenir avec elles au fil du temps.…”